
Les conseils d’Antoine
Armagnac Millésime 2001, 23 ans en fût de chêne – Modèle Oslo

Un vrai trésor qui aurait pu disparaître si certains agriculteurs ne l’avaient pas réimplanté dans les années 60. Le Haut-Armagnac reste confidentiel par sa petite production et réputé par sa rareté. Les cépages utilisés pour la distillation sont l’Ugni Blanc et le Colombard. Ces vins blancs sont distillés dans un alambic de type Armagnacais dit à simple chauffe. De cet instant magique de la distillation, naîtra une superbe eau de vie qui titre entre 58 et 62 degrés. Mise en fûts de chêne de nombreuses années , chaque millésime va ensuite être sélectionné pour être embouteillé. Ce millésime 2000 est un brut de fût à 52% dans lequel il n’a pas été ajouté d’eau distillée pour le réduire. Il est très rare et donc unique de pouvoir déguster des bruts de fûts sans réduction !
Conseils de conservation
L’Armagnac Millésimé du Domaine de Bilé, se conserve avec simplicité mais attention, car s’il est robuste par nature, son équilibre aromatique mérite d’être préservé avec soin. Avant ouverture, il doit être stocké debout, à l’abri de la lumière, de la chaleur et des variations de température, dans un endroit sec et tempéré, idéalement entre 15 et 20 °C. Contrairement au vin, il n’a pas besoin d’être couché, car l’alcool pourrait endommager le bouchon s’il reste en contact prolongé. Une armoire fermée, une cave ou un placard intérieur sont parfaits, à condition d’éviter les lieux trop chauds (près d’un four, d’un radiateur ou exposés au soleil).
Une fois ouvert, l’Armagnac peut se conserver longtemps, plusieurs mois, voire années, sans perdre ses qualités essentielles, à condition de bien refermer la bouteille avec son bouchon d’origine ou un bouchon hermétique, et de continuer à le garder à l’abri de la lumière et de la chaleur. Cependant, au fil des mois, un léger échange d’air peut faire évoluer ses arômes : il est donc conseillé de ne pas trop tarder si la bouteille est entamée depuis longtemps et peu remplie. Pour préserver au mieux son expression, il vaut mieux éviter les fortes variations de température et consommer lentement mais régulièrement. Conserver cet Armagnac, c’est prolonger l’œuvre du temps : il n’a pas besoin de soins complexes, seulement d’un peu de respect et de discrétion.
Conseils de dégustation
Déguster l’Armagnac Millésimé du Domaine de Bilé, c’est s’offrir un moment suspendu, une conversation lente avec le temps lui-même. Cet Armagnac, issu du Bas-Armagnac, région réputée pour ses eaux-de-vie les plus fines et les plus élégantes, a vieilli près d’un quart de siècle en fût de chêne, dans le silence régulier d’un chai gascon, là où les saisons laissent leur trace dans chaque goutte. On le sert à température ambiante, autour de 18 à 20°C, dans un verre tulipe ou un petit verre à cognac, sans le brusquer ni le faire tournoyer. Il faut le laisser s’ouvrir de lui-même, comme un livre ancien qu’on n’ose pas tout de suite toucher. Au nez, il offre une palette complexe et profonde : d’abord des notes boisées et vanillées, puis viennent les fruits secs comme la figue, l’abricot confit, la prune, suivis d’arômes torréfiés, tabac blond, cacao, thé noir, et parfois ce fameux rancio, signature des grandes eaux-de-vie longuement élevées. En bouche, la texture est ronde, ample, avec une chaleur parfaitement intégrée. Le fruit s’enroule autour des épices douces, de la réglisse, de l’écorce d’orange, et la finale s’étire longuement, presque silencieuse, avec cette sensation soyeuse qui persiste longtemps après la dernière goutte. Il ne demande rien : ni glace, ni accompagnement, si ce n’est un peu de calme et d’attention. À la rigueur, un carré de chocolat noir ou une noisette grillée pourront l’accompagner sans le détourner. Déguster ce millésime, c’est écouter ce que toutes ces années d’élevage patient ont transformé en mémoire liquide, une eau-de-vie noble et vivante, qui parle bas, mais qui dit beaucoup.