
Les conseils d’Antoine
Cuvée Stevenson Blanc 2022

Cette cuvée est issue des parcelles faisant face à l’église romane du XII siècle et à l’ancien prieuré. Ces vignes bénéficient d’une exposition plein sud, protégées par le domaine en amont et par une haie de figuiers et chênes verts au Nord-Ouest. Elle bénéficie de l’appellation IGP Cévennes, à partir de cépages Chardonnay et Sauvignons.
Conseils de conservation
La Cuvée Stevenson Blanc du Domaine de l’Ancien Prieuré est un vin qu’on ne traite pas à la légère. Avant même de l’ouvrir, il mérite une attention toute particulière, presque comme une relique d’un voyage oublié. Pour le conserver, il faut d’abord le coucher, bien à l’abri de la lumière et des variations de température. Un vin blanc de cette finesse déteste les secousses thermiques et la clarté crue des néons : il préfère l’ombre fraîche, entre 10 et 14°C, comme s’il dormait dans une cave cévenole, au calme, entre pierre et silence. Évite les cuisines surchauffées, les garages trop froids, ou les placards au-dessus du frigo où les bouteilles vieillissent comme des tomates en boîte. Idéalement, installe-le dans une cave à vin ou un placard isolé du tumulte domestique, et laisse-le respirer le temps qui passe. Si le millésime le permet et que les conditions sont bonnes, tu peux le conserver trois à cinq ans, parfois davantage, mais c’est un vin qui s’exprime le mieux dans ses jeunes années : il parle alors le langage des fleurs, des fruits blancs et du sol encore tiède du chemin de Stevenson. Une fois ouverte, la bouteille doit être refermée vite, avec un bouchon hermétique ou, mieux encore, une pompe à vide si tu es du genre prévoyant. Direction le frigo, et consommation dans les deux ou trois jours : au-delà, le vin perd son élan, son éclat, et commence à murmurer des souvenirs plus flous. S’il reste un fond, offre-lui une deuxième vie en cuisine : il saura parfumer un poisson, un risotto ou même des fruits pochés. Comme Stevenson sur les sentiers, ce vin aime la simplicité, la fraîcheur et l’attention discrète. Le conserver, c’est déjà commencer à le comprendre.
Conseils de dégustation
Ah, la Cuvée Stevenson Blanc du Domaine de l’Ancien Prieuré… Un vin qui ne se boit pas à la légère. Il se lit, il se marche, il se contemple, comme une page d’un carnet de voyage oublié entre deux falaises. Voici comment le déguster, avec quelques clins d’œil à ses racines et à son nom. La Cuvée Stevenson rend hommage à Robert Louis Stevenson, écrivain-voyageur écossais, auteur de L’Île au trésor et du Voyage avec un âne dans les Cévennes. Et ce n’est pas un hasard : le vin naît sur le GR70, le chemin qu’il a lui-même emprunté en 1878. Le Domaine de l’Ancien Prieuré, niché dans les contreforts cévenols, travaille en bio, sur des terres escarpées, avec des cépages souvent blancs comme le Viognier, le Grenache blanc ou parfois le Roussanne, des variétés qui aiment le soleil, mais savent garder leur fraîcheur. Ouvre le comme on ouvrirait un carnet de voyage. Pas glacé, surtout pas ! Sers-le entre 10 et 12°C : il a besoin d’un peu de chaleur pour déplier ses arômes. Pas de verre trop petit : choisis un verre en tulipe ou en forme de petite fleur — Stevenson n’aurait pas supporté d’être à l’étroit. Lis son nez comme une page de roman. Le premier nez évoque des fleurs d’acacia, de la poire mûre, peut-être un peu de miel fin ou de cire d’abeille. Avec un peu d’aération, apparaissent des touches plus minérales — comme une sente de montagne après la pluie. C’est un vin de marcheur : le nez évolue au fil du temps, comme une randonnée entre vallons et bois clairs. En bouche : marche à l’ombre et à la lumière. À la première gorgée, c’est la fraîcheur qui surprend. Il glisse, léger, mais avec une tenue droite, presque géométrique. Puis viennent les fruits blancs, le zeste d’agrume, un soupçon d’amande fraîche et cette minéralité discrète, qui rappelle les chemins pierreux du Velay ou les hauteurs de la Lozère. La finale est nette, élégamment amère, comme une page qui se tourne et donne envie de lire la suivante. Pour les compagnons de route, une truite fumée ou un fromage de chèvre sec, pour rappeler les rivières et les bergeries du chemin. Un risotto au fenouil, ou une tarte salée aux herbes sauvages, des mets simples mais profonds, comme Stevenson les aimait. Moralité stevensonienne, ce vin n’est pas fait pour les grandes salles bruyantes ou les selfies Instagram. Il se déguste dehors, ou en silence, avec un bon livre, ou entre deux amis qui n’ont pas besoin de parler pour se comprendre. “Il ne s’agit pas d’arriver quelque part, mais de savourer le chemin.” Robert Louis Stevenson. Et cette cuvée est un chemin, dans un verre. Bon voyage !